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Premier chapitre de notre livre :

par Lisa et Emilie

publié dans Neige , Livre , Voyage , Histoire , Fantastique

Neiges éternelles, « premier voyage »

« Une jeune fille au regard perdu était assise à même le sol, dans la neige, aux côtés d'un homme inanimé. Elle était en larmes, et essayait en vain de réanimer l'homme. Elle portait une robe noire, qui tranchait avec la neige et le sang qui y ruisselait. »

Je me réveillais, en sueur. Un silence de plomb régnait dans ma petite chambre de Toulouse. Chaque soir de pleine lune, je faisait le même cauchemar. Et une fois éveillée, il m'était impossible de me rendormir.

Je descendais dans la cuisine, et ouvrais le frigo. Ma mère arriva et me fit sursauter: « Marie-Louise! Que fais-tu? Tu grignotes encore? » Ma mère disait souvent cela en faisant référence à mon poids. Auparavant, je serais montée dans ma chambre en pleurant, mais maintenant, c'était devenu une habitude... Je m'assis à la table de la cuisine et attendit. Ma mère et moi n'étions pas en très bons termes depuis que mes parents s'étaient séparés. Il fallait l'avouer, je lui en voulais. Elle s'assit en face de moi, me prit les mains et me dit tendrement: « Ma chérie ,je... enfin … tu sais, Monsieur Delacroix … mon patron … et bien...nous sortons ensemble...et on va emménager tous les trois à Paris ... » A cet instant, mon cœur chavira . Ma mère ? Avec un autre homme que mon père ? Pour moi, c'était littéralement impossible! Je fondis en larmes, et claquais la porte. Une fois dans ma chambre, je m'écroulais sur mon, lit et essayais en vain de faire le vide dans ma tête...

Ma mère entra et me dit:

  • On est samedi.

  • Et alors !?

  • Et bien ce soir, Mart'... hum...enfin Monsieur Delacroix vient diner à la maison.

  • Et alors !?

  • Et bien je souhaite que tu sois correcte avec lui.

Elle partit sans un mot puis revint en me demandant de l'aider pour le diner. J'obéissais, à contre cœur. C'était l'hiver, il était 17 H 30 et la nuit commençait à tomber. Je regardais avec dégout ma mère cuisiner un gratin choux-fleur/brocoli sans fromage évidemment, c'était plus «diététique».

Décidément, ce n'était pas ma journée! Une sonnerie me fit sortir de mes pensées: on sonnait à la porte. J'allais ouvrir en trainant des pieds car je savais pertinemment qui c'était.


Je l'accueillais avec un grand sourire forcé. Soudain, je me souvenais d'un détail qui me perturbait au plus haut point: je me retournais et vis la table mise et ma mère qui y déposait un plat fumant. Mais, ce qui me choquait était que, pour moi il n'était que 17H 45 et que l'invité était sensé arriver à 19 H 00 … Comment ma mère avait-elle fait pour tout préparer en un quart d'heure? Il était impossible que j'ai pu rêvasser si longtemps! Le temps passait anormalement vite, et j'avais l'impression que moi seule m'en rendais conte. On passait à table. Cet homme, ou devais-je dire, cet inconnu! Il me paraissait étrange et son visage figé avec un sourire en coin me déstabilisait. Soudain, ma mère me rappela d'un air innocent que ce soir, c'était la pleine lune. A cet instant, Monsieur Delacroix tourna la tête vers moi et me dit : « Marie-Louise, tu es ravissante! Encore plus belle que ta mère! Voudrais-tu prendre cette robe et l'essayer pour moi?» Il prononçait ces mots sans se soucier de ma mère, qui, comme tout ici à par nous,s 'était figée. Il me tendit la robe, et je montais dans ma chambre l'essayer. Il faut dire qu'elle était sublime. Une fois enfilée, je tourbillonnais dans ma chambre : mais un incroyable sentiment de «déjà-vu» m'envahissait. Puis, tout devint noir autour de moi. Un noir horrible ; glaçant. J'étais seule, dans une atmosphère inconnue et terrifiante. Il m'en était impossible de sortir. Soudain, je vis mon rêve, ou plutôt, mon cauchemar. Je l'observait, de loin. C'était toujours le même :

«Une jeune fille au regard perdu était assise à même le sol, dans la neige, aux côtés d'un homme inanimé. Elle était en larmes, et essayait en vain de réanimer l'homme. Elle portait une robe noire, qui tranchait avec la neige et le sang qui y ruisselait. Elle prononçait sans cesse cette phrase : Je te vengerais !Je te vengerais !!!!!!»

Je revins dans cette atmosphère étrange, avant de retourner au «monde réel», ma maison, à table. Comme si rien ne s'était passé, ma mère et Monsieur Delacroix me regardaient, d'un air innocent. Que c'était-il passé? Étais-je devenue folle? Non je ne pensait pas. En faisant semblant de me sentir mal, je montais dans ma chambre, encore secouée par ce qui venait de se passer. J'ouvrais ma fenêtre et une fine brise me caressa la joue. Soudain, j'entendis des pas. C'était ma mère. Je commençait à lui parler de mon cauchemar. Mais j'entendis la voix de Monsieur Delacroix. «Tu sais, Louise, j'ai confiance en toi. C'est pourquoi je te donne ceci» Il me tendit un petit coffre. Je m'apprêtais à l'ouvrir mais, il me dit d'attendre qu'il soit parti.


Cela faisait 2 heures que j’attendais qu'il parte pour pouvoir ouvrir le coffret. Soudain, j'entendis ma mère monter les escaliers. Elle me souhaita bonne nuit et partit se coucher. Je pouvait enfin découvrir le contenu de cette mystérieuse boîte. Je l'ouvrit avec délicatesse. Il contenait: un parchemin, une très belle bague, et un socle en métal qui retenait trois sphères en cristal. Je ne savais pas ce que c'était, mais tout cela me fascinait. Je dépliais précautionneusement le parchemin: C'était écrit en vieux Français. Je déchiffrais donc ces quelques phrases: «Sire Martin, je vous prie de m'aider dans une quête bien particulière: celle de retrouver les trois flocons qui m’ont été volés par des malfrats. Vous ne réussirez pas à accomplir ceci seul. Il vous faudra trouver la personne qui convient. Je vous souhaite bon courage. Passez me voir à Versailles! Je serai ravi de vous accueillir. Signé: Sire..... Gau....»

Le nom de l'auteur était un peu effacé. Pourquoi m'avait-on donné cette lettre? Je la posait sur la table et, avec la lumière, une autre phrase apparut: « Louise, j'espère que tu mèneras cette mission à bien, et... qu'il ne t'arrivera rien.» Je venais de comprendre. Je me tournais vers la bague. Elle était argentée, et une boule semblable à celles qui reposaient sur le socle était posée dessus. On aurait dit qu'elle avait contenu quelque chose. Un des flocons peut-être... Mais comment voulait-il que je les retrouve?Et puis,tout cela était vraiment absurde ! Je rangeais le coffre dans un sac, et enfilais la bague. Soudain, tout s'arrêta. Je ne pouvais plus bouger, et tout devenait noir. Le même vide que quand j'avais essayé la robe noire. Un souffle violent m’entraîna vers l'avant. J’eus la sensation que je tombais. Se n'était malheureusement pas une sensation. Je tombais bel et bien, mais cette fois ci, du ciel. J'eus juste le temps de fermer les yeux puis, plus rien.

Une voix me réveilla. J'ouvris les yeux avec difficultés, éblouie par le soleil. Ou étais-je ? Un garçon s'était penché sur moi, et essayait de me réveiller. Je m 'assis contre un arbre, et observait celui qui m'avait « récupérée ». Plutôt beau garçon, je trouvais ses habits étranges. Il était sale et ne portait pas de chaussures. Je lui demandais :

  • Comment t'appelles tu ?

  • Leandre et ti' ?

  • Marie-Louise, mais tout le monde m'appelle Louise.

  • …..........

Je le trouvais étrange. Il me paraissait différent des autres garçons de mon âge... Je regardais autour de moi. Des arbres. C'est tout ce que l'on voyait et au loin, une ville. Un sanglier passa et manqua de nous piétiner. Leandre partit à sa poursuite et me laissa là, seule dans une ville inconnue. Je croisais deux hommes, plus sales encore que lui. Il me bousculèrent violemment et je tombais à la renverse dans la boue. Quelle impolitesse! Il restèrent plantés là, comme si ils attendaient que je me relève. Je m'époussetait et allait dans leur direction :

  • Pourquoi avez-fait cela?

  • Regardez le! Ha ha ha ha! dit l'un des deux hommes

  • Je suis une fille, je vous rappelle!

Avais-je vraiment l'air d'un garçon?

  • Ah! Sorcellerie!

Ils me prirent sous leurs bras et n’emmenèrent je ne sais où. J'étais terrifiée. Mais où étais-je tombée ?! Je me mis à pleurer. Pleurer car ma mère me manquait, car j'étais totalement perdue, et car je m'étais emportée dans une histoire qui n'étais pas mienne. Les deux hommes couraient en chantant. Nous arrivions à un village. Je m’arrêtais de pleurer, et observait les habitants. Ils étaient sales. Les maisons étaient faites de bois et de chaume. Certains vivaient dehors. Dans l'allée principale, une petite fille mendiait avec un nourrisson et une autre gamine de son âge. Se n'était pas beau à voir. Il y avait aussi un couloir, ou des gens y jétaient du haut de leur fenêtre, leurs excréments. C'était bruyant, il n'y avait aucune hygiène. Je regardais les femmes et les jeunes filles. Certaines portaient des robes et un tablier, d'autre des guenilles. On me déposa violemment à terre,

mais, un cris m’échappa. Tout le monde se retourna, et avança vers nous. Ils me regardaient avec un air de dégoût. J'avais l'horrible sensation d’être une bête de foire.

J'étais à terre, abasourdie par tant de bruit, de monde qui m’interrogeait. Soudain, je vis Leandre. Il me regardait avec un air désolé. Un homme s'approcha de moi, et me pris la main. Je me laissait faire, insouciante. Il m'entraîna dans une pauvre maison, et me présenta une paillasse. J'étais exténuée, et m'allongeait sur le foin. Il se coucha aussi, plus loin. Mais au bout d quelques minutes, je me sentais mal. Je ne connaissait pas cette personne. Je ne savait pas ce qu'il voulais de moi. Je sentis un souffle derrière moi.Je me retournais. Il se rapprochait de moi. Il me fixait avec un air qui m'effraya. Mais, j'étais comme paralysée par la peur. Il était maintenant devant moi.

Soudain, son regard exprima un horrible sentiment de douleur, et il s'écroula, laissant apparaître dans son dos, la lame d'un couteau. J'étais à la fois soulagée et horrifiée. Qui avait pu faire cela ? On me tapa sur l'épaule. C'était Leandre. Sa présence me fit un bien fou. Il me prit la main, et m’entraîna vers la sortie. Ma mère me manquait affreusement et je voulais à tout prix rentrer chez moi. Mais.... Comment faire ? La seule personne que je conaissait étais Léandre ( et encore...) .

J'essayais de reprendre mes esprits. Comment avais-je pu me retrouver là ? Je n'avais ni argent, ni logis pour pouvoir passer la nuit. J'étais sale mais seule la bague était intacte. Je n'avais pas avec moi le sac contenant la lettre. Léandre me fit sortir de mes pensées : « Bah tiens ! J'vais t'enmener chez l'seigneur dla conté ! ». Un nom me vint à l'esprit : Sire Gau... c'était l'auteur de la lettre. L'homme chez qui nous nous rendions ne pouvait qu'être lui ! Dans ce monde inconnu, naissait à présent une lueur d 'espoir.

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